Skip to main content
1/ NEURONES ET NEUROTRANSMETTEURS
Le cerveau est composé de milliards de cellules aux innombrables ramifications appelées neurones. Les neurones sont uniques en leur genre car ils ne ressemblent à aucune autre cellule de notre corps.
La chaîne des neurones dans le cerveau
Les ramifications des neurones sont appelées axones et dendrites.
Les axones sont les ramifications les plus longues, souvent réunies par paquets, pour former ce que nous savons être le système nerveux.
Les dendrites sont plus courtes et s’embranchent sans contact aux extrémités de chaque axone, mais en restant à portée les unes des autres.
Les axones et les dendrites qui se ramifient et s’entrelacent forment une structure vivante, reliant le cerveau aux racines du corps, en passant par la moelle épinière à travers le corps tout entier.
Entre deux neurones, il n’y a pas de contact direct mais un très fin espace : le synapse, où les informations sont transmises par des substances biochimiques qui font office de messagers : les neurotransmetteurs.
Les endorphines, qui sont des analgésiques et des euphorisants, en font partie.
2/ ENDORPHINES
Les neurones de notre cerveau sécrètent une substance capable de faire disparaître la douleur et de créer un certain bien-être : il s’agit des endorphines, sorte de «morphines» naturelles qui sont produites lors d’un stress, d’une douleur, d’un effort physique.
Les endorphines sont donc les «calmants» naturels de nos petites douleurs de la vie quotidienne. Ce sont aussi des euphorisants.
Ces endorphines sont émises par un neurone puis captées par les récepteurs spéciaux de l’autre neurone, un peu comme des clefs s’adaptant à une serrure.
Chez un non-fumeur, la production d’endorphines entre deux neurones est naturelle.
Dans la nature, on trouve des substances qui, chimiquement, sont très proches des endorphines : les alcaloïdes du tabac en font partie.
La nicotine va prendre la place des endorphines dans les récepteurs des neurones. Les neurones, gavés de cette endorphine fictive qu’est la nicotine, n’ont alors plus besoin de sécréter les endorphines naturelles qui calment les douleurs et engendrent le bien-être.
On observe au moins deux conséquences délétères :
a) Le cerveau s’ankylose et perd alors l’habitude de produire de lui-même de l’endorphine. Il lui faudra 3 à 4 jours après l’arrêt du tabac pour retrouver un mode de production normal.
b) La dépendance chimique s’installe. Le fumeur a moins de protections contre la douleur et ressent du mal-être, fatalement il va avoir besoin de fumer.
3/ L’INSTALLATION DE LA DÉPENDANCE CHIMIQUE
Une synapse est constituée des extrémités de deux axones de deux neurones différents. C’est la connexion entre ces deux neurones. L’extrémité du premier neurone, dit pré-synaptique envoie une substance sécrétée par le neurone appelé neuromédiateur (ou neurotransmetteur), aux récepteurs spécifiques à ces derniers sur le neurone dit post-synaptique. Le neuromédiateur traverse l’espace situé entre les deux neurones.
Les neuromédiateurs sont contenus dans des vésicules présentes dans les neurones pré-synaptiques. Ils sont dans un premier temps libérés par ce neurone et vont se placer dans les récepteurs membranaires spécifiques à ces neuromédiateurs placés sur le neurone post-synaptique. Les principaux neuromédiateurs sont la dopamine et la sérotonine. La dopamine active chez l’homme le « circuit de récompense » également appelé système hédonique. Lorsque la dopamine augmente, qu’elle que soit la raison, la personne reçoit une sensation de plaisir et considère que tout va bien. De cette façon, sous l’action biochimique des drogues, la conscience est modifiée. De plus, si la prise de drogues est répétée, cette modification restera à long terme en perturbant notre recherche du plaisir, entraînant alors une dépendance chez certaines personnes.
La nicotine est un psychostimulant tout comme la cocaïne. La nicotine a la caractéristique d’imiter l’action d’un neurotransmetteur naturel qui est l’acétylcholine. Elle va se fixer sur un de ses récepteurs appelé récepteur nicotinique. la nicotine va se fixer sur ce récepteur afin d’ouvrir pendant peu de temps le canal ionique de façon à laisser passer des ions sodium (Na+) qui vont exciter le neurone ce qui va augmenter la libération de dopamine dans le noyau accumbens. A long terme, les récepteurs nicotiniques deviennent insensibles à la nicotine ce qui va entrainer la perte du plaisir ressenti. C’est ce phénomène qui va entrainer une dépendance car le fumeur chronique va augmenter sa consommation afin de retrouver le plaisir ressenti lors des premières prises.
4/ INTERACTION ENTRE ENDORPHINE ET NICOTINE
Les alcaloïdes du tabac ont une composition chimique voisine de certains neurotransmetteurs dont l’endorphine, littéralement «morphine fabriquée à l’intérieur».
Ces alcaloïdes se logent dans les récepteurs des neurones comme de fausses clefs dans les serrures et font donc monter artificiellement le niveau de ces endorphines fictives.
Les neurones étant saturés, ce phénomène bloque les sécrétions d’endorphines naturelles dont le niveau de production redescend.
Pour calmer le manque et les sensations désagréables, le fumeur reprendra une cigarette.
L’intoxication se met ainsi en route car le tabac étant un mauvais substitut des endorphines, il en faudra de plus en plus pour obtenir la même efficacité.